Être une mare dans l'Oise n'est pas de tout repos. En un siècle, 90 % ont disparu. La sécheresse actuelle, le manque d'entretien, les comblements volontaires… La raréfaction continue tristement. Alors pour mettre en valeur et préserver ces îlots de vie, le conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France lance un label « Mares remarquables ».
Les candidats, qui seront évalués par un jury selon des critères écologiques, ont jusqu'au 30 septembre pour se manifester. « Nous voulons donner aussi envie aux gens d'en creuser une », souligne Nathalie Delatre, coordinatrice du projet.
«On crée de l'émerveillement»
À Fleurines, justement, Brigitte Desplechin-Lejeune, bienfaitrice des écureuils et amoureuses des petites bêtes, en a installé une au bas de son jardin en 1999. Avec son mari Patrick, le couple en possède aujourd'hui 3!
« Quand on crée une mare, on crée de l'émerveillement. On sent la fraîcheur autour. C'est paisible, zen, relaxant… » énumère la passionnée.
« C'est un havre de paix pour la biodiversité », ajoute Nathalie Delatre. Renard, couleuvre, hérisson, martre, fouine, canard, abeille, libellule, héron, amphibiens… Au fils des années, toute une vie sauvage défile autour des mares de Brigitte Desplechin-Lejeune.
Dialogue avec une grenouille
Sans parler de la faune aquatique « que l'on ignore souvent ». « C'est un milieu sans pitié, il y a beaucoup de prédateurs ! » constate la propriétaire.
Avec aussi des moments de tendresse : une grenouille verte a élu domicile cet été dans sa dernière mare installée il y a tout juste un an. Surnommée « Miss », elle répond quand l'amie de la nature lui parle. Véridique ! « Quand je passe l'épuisette, elle ne bouge pas. Elle est en confiance. Je pourrais passer des heures à la regarder. »
Pas de moustiques
Invasion de moustiques, vase, odeurs nauséabondes… Brigitte et Patrick n'ont jamais été embêtés. Au contraire, en ce qui concerne les désagréables insectes suceurs de sang : « les mares agissent comme un piège. Ils y pondent mais leurs larves sont vite dévorées par celles de libellules ou des poissons. »
« Dans une mare en équilibre biologique, il n'y a pas de prolifération », note Nathalie Delatre.
« Après, il faut accepter que l'eau ne soit pas transparente. Ce n'est pas un bassin ornemental », précise Brigitte Desplechin-Lejeune, qui a mis un produit bio une fois pour éclaircir sa première mare. Quelque temps plus tard, des alevins morts remontaient à la surface.
« C'était peut-être une coïncidence mais je n'ai jamais rien remis. Et beaucoup de gens qui la voient pour la première fois pensent qu'elle est naturelle. »
Se documenter avant de se lancer
Tous recommandent de se documenter sérieusement ou de se faire accompagner avant de se lancer dans cette aventure aquatique.
Le conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France est doté, depuis 2001, d'un Groupe Mares. Brigitte Desplechin-Lejeune recommande la brochure gratuite « Créer une mare naturelle dans son jardin » éditée par nos voisins de Wallonie en Belgique. À vos pelles!
Plus de renseignements sur le projet « Mares remarquables » sur le site cen-hautsdefrance.org.
July 25, 2020 at 07:10PM
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Oise : et si vous creusiez une mare dans votre jardin ? - Le Parisien
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