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Sunday, August 23, 2020

Le « jardin de copains », créé par Jean-Pierre Coffe à Lanneray, continue à vivre - Echo Républicain

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« Le jardin n’a qu’une main », aimait à dire Jean-Pierre Coffe à son compagnon Christophe Dolbeau. Depuis le décès du célèbre pourfendeur de la malbouffe, en mars 2016, le jardin, qu’il a créé et réalisé à Lanneray, est devenu le « projet de vie » de Christophe Dolbeau.

Jean-Pierre Coffe est décédé dans sa maison à Lanneray, en Eure-et-Loir

« C’est mon jardin mais j’ai la même boulimie du collectionneur que Jean-Pierre. Je plante de nouveaux arbres et arbustes tous les ans. Je déplace, j’élague, j’imagine, j’anticipe… », confie l’antiquaire-jardinier âgé de 43 ans qui n’entretient pas « un musée. J’apporte ma vision et je laisse la nature faire ce qu’elle veut trop sans que l’on voit trop ma main ! »

Jean-Pierre Coffe avait planté des hortensias à grandes fleurs (hydrangea macrophylla) dans son jardin, à Lanneray. « Ce sont des soiffards et ils n’aiment pas trop les coups de chaud », précise son ancien compagnon, Christophe Dolbeau.

Son « terrain de jeu » de deux hectares compte des milliers de bulbes, des centaines de vivaces, d’arbres et d’arbustes que Jean-Pierre Coffe considérait comme ses « enfants ». « La dizaine de chênes séculaires, qui garde et protège le jardin, était ses “Messieurs”. Sa vraie passion, ce n’était pas la cuisine, comme tout le monde le pensait, mais son jardin. C’était son repère, là où il se ressourçait. »

Le jardin de La Duchaylatière, à Lanneray, a rouvert ses portes 

Pendant plus de trente ans, le trublion à lunettes a transformé un ancien terrain envahi par les ronces pour en faire un jardin d’exception. « En 1984, Jean-Pierre a rendu visite à une amie qui vivait dans la chaumière du château de Bois-Bertrand et il est tombé sous le charme de ce lieu qui était en piètre état. Il a passé deux ans à tout faire déroncer et a d’abord commencé par créer le jardin de devant qui était l’arrivée de la maison. Au fur et à mesure des années et des rentrées d’argent, il a abattu des arbres, créé des volumes et surtout enrichi le jardin en plantes », raconte Christophe Dolbeau qui est arrivé à Lanneray en 2007.

Christophe Dolbeau continue d’entretenir le jardin que son ancien compagnon Jean-Pierre Coffe a créé à Lanneray.

Passionné des végétaux et collectionneur, Jean-Pierre Coffe a imaginé six jardins en tout : « Il y a le jardin de soleil devant la maison, qui est celui qui demande le plus d’entretien. Derrière la maison, on trouve une grande étendue de gazon type jardin anglo-normand avec un pommier. Deux anciennes allées cavalières coupent, également, le reste du parc en quatre carrés et en quatre jardins à l’ambiance différence », détaille Christophe Dolbeau. « Jean-Pierre était un fou avec des projets et un bâtisseur. Il a d’ailleurs réalisé tous les travaux en tant que locataire. Il n’a été propriétaire qu’à partir de 2011. »

Ce marronnier pleureur à feuilles découpées, portant le nom latin d’Aesculus Hippocastanum Laciniata Pendula, a été greffé sur l’arbre que Marie-Antoinette avait planté au château de Versailles. Jean-Pierre Coffe l'avait récupéré pour son jardin, à Lanneray, après la tempête de 1999, grâce à son ami Alain Baraton, jardinier en chef du château de Versailles. 

Le célèbre critique gastronomique aimait montrer son jardin secret à ses amis, les surprendre avec des recoins et échanger avec d’autres passionnés. « C’était un jardin ouvert mais il n’avait pas été conçu pour recevoir des visiteurs. Après le décès de Jean-Pierre, j’ai voulu faire partager ce lieu magique, cette petite oasis de verdure perdue au milieu des champs. Je n’y avais pas pensé au départ mais on n’arrêtait pas de me dire qu’il fallait que je l’ouvre au grand public », avoue Christophe Dolbeau.

Jean-Pierre Coffe avait planté des milliers de bulbes, des centaines de vivaces, d’arbres et d’arbustes dans son jardin, à Lanneray. 

Il aime à rappeler qu’« un jardin, c’est comme la cuisine ». « C’est de l’échange, du partage et de la convivialité. Les visiteurs ressentent que le jardin a une âme. Les visites sont un moyen de garder la mémoire de Jean-Pierre vivante et ça m’a donné un coup de boost pour entretenir et faire vivre le jardin », reconnaît Christophe Dolbeau qui a toujours voulu être jardinier. « Je voulais en faire mon métier, vers 7-8 ans, et je me suis toujours débrouillé pour avoir une petite parcelle de terre quand je vivais au Mans, à Montpellier, Nantes, Angers ou encore à La Baule ».

Le compagnon de Jean-Pierre Coffe fait vivre son « jardin secret » à Lanneray

Le jardin de La Duchaylatière accueille des locaux et beaucoup de passionnés qui viennent du Nord, de Bretagne, de Normandie et de l’Est. « C’est toujours un jardin de copains. Certains visiteurs sont prêts à venir me donner un coup de main un après-midi, souligne Christophe Dolbeau. Les groupes sont aussi plus petits en raison de l’épidémie de coronavirus et c’est donc plus intime, plus privé. Malgré la distanciation sociale, on est plus proche et les visiteurs posent davantage de questions. »

Pratique. Jardin de La Duchaylatière, au lieu-dit La-Forêt, à Lanneray. Visites du dimanche au jeudi, à 14h30, sur réservation et avec un maximum de 10 personnes. Port du masque obligatoire. Tarif : 15 €. Inscription obligatoire par mail contact@ laduchaylatiere.com ou au 06.08.00.23.79.

Frédéric Levent
frederic.levent@centrefrance.com




August 23, 2020 at 07:07PM
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