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Saturday, August 1, 2020

Magazine Tourisme et Patrimoine | L'écrin du Jardin de Berchigranges - Vosges Matin

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Le Jardin de Berchigranges est une histoire d’amour, celui des 4 000 plantes qu’il abrite, bien sûr, mais aussi celui d’un couple, Thierry et Monique Dronet, réuni par la même passion. Entre chaque brin d’herbe, chaque arbuste d’hortensia, chaque chemin de gazon se nichent des années de travail acharné qui s’offrent au regard émerveillé des visiteurs.

Thierry Dronet est né à Nantes et a grandi à Rennes, mais c’est finalement dans les Vosges que cet urbain de souche pose ses valises. Sur un coteau perché au-dessus de Granges-Aumontzey, il découvre en 1978 une carrière de granit abandonnée. L’espace s’étend sur 1 000 m² et abrite une cabane dont l’aspect est à peu près aussi charmant que le corps d’un poisson-grenouille. Il rachète le lieu pour en faire un atelier.

200 camions de terre

L’homme touche-à-tout vit du travail du bois autant qu’il jardine. Mais lorsqu’il plante quelques légumes, les cailloux ont raison des racines. Patiemment, il amène de la terre, évaluée depuis à l’équivalent de 200 camions. Il coupe les épicéas plantés là pour leur rentabilité et les remplace par des plantes sauvages vosgiennes prélevées quelques talus plus loin. «  J’ai eu besoin d’autres plantes et je suis allé voir des pépiniéristes », raconte-t-il.

Il rencontre ainsi Monique, basée à Saint-Dié-des-Vosges, réputée pour son savoir horticole. « Il est revenu pendant trois ans, insistant pour que je voie son jardin. Bon, ce n’était pas le premier et on ne me la fait pas », sourit-elle, volontairement bêcheuse. Pourtant, elle n’est pas au bout de ses surprises. « À travers le jardin, j’ai rencontré l’homme. C’était un génie », reconnaît-elle, n’hésitant plus à lui lancer des fleurs.

Lui maîtrise les espaces ; elle, associe les couleurs et les matières. En 1994, le couple donne naissance à la première partie du Jardin de Berchigranges , dit « du cottage ». Un gazon anglais mène vers des bassins surplombés par des ponts en bois ou en pierre, ou encore vers un talus sur lequel les visiteurs aiment se prélasser. « Généralement, les gens viennent quand il fait beau, mais ils n’ont pas idée de la beauté de ce jardin sous la pluie, des odeurs qui s’en dégagent », explique Monique Dronet.

Un refuge pour insectes et oiseaux

Pour elle, il s’agit de garder les plantes en tant que patrimoine, de les apprendre et de les exposer. Le Jardin de Berchigranges est un vrai lieu de recherche. Il compte une vingtaine d’espaces, du jardin des mousses au jardin bohémien en passant par la cascade de rosiers. « Nous sommes idéalement situés, à 650 mètres d’altitude. Les plantes de plaine comme de montagne poussent et nous adaptons nos créations à ce que nous découvrons sur le terrain », explique le couple.

De 1 000 m², le jardin est passé à 27 hectares, grâce au rachat progressif des parcelles alentour. « Nous avons créé quelque chose de plus gros que nous, étant obligés de racheter les habitations en contrebas pour éviter les nuisances sonores », justifie le couple, qui compte en faire des gîtes individuels ainsi qu’une résidence d’artistes. Le travail est gigantesque. Le Jardin de Berchigranges emploie cinq personnes, dont deux saisonniers. Les recettes sont issues des entrées visiteurs, de la pépinière qui existe encore et de la vente de sève de bouleau des Vosges. «  Le coronavirus nous a affaiblis aussi  », reconnaissent-ils. Mais les projets ne manquent pas, notamment pour accueillir de plus en plus d’insectes et d’oiseaux.

Le Jardin de Berchigranges a ouvert en 1994. Photo VM /Florent SEILER

Les grandes dates du Jardin de Berchigranges

L’aventure du Jardin de Berchigranges s’écrit depuis plusieurs décennies.

• 1974.— Thierry Dronet rachète l’ancienne carrière, soit 1 000 m².

• 1970-1980.— Il rachète progressivement les terrains adjacents, enlève les épicéas plantés pour leur rentabilité et remet des plantes sauvages.

• 1980.— Monique Dronet ouvre sa pépinière à Saint-Dié et rencontre son futur mari Thierry Dronet. Ce dernier est l’un des premiers à avoir créé un toit végétalisé (à l’entrée du Jardin).

• 1994.— Après plusieurs années de travail, le couple créé le Jardin de cottage, avec de grands bassins. Il décide d’ouvrir au public.

• 2003.— Création du jardin de pluie.

• 2020.— Le Jardin devient un refuge pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO).

• 2021.— Création de gîtes.




August 01, 2020 at 12:32PM
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